Driv’in Belle-Île relaye un article publié sur Le Télégramme, le 20 Mai 2020 à 13h53.
L’agence de location de véhicules accueille les élus sur son parking pour faire le point sur la situation actuelle.
(Photo Bernadette Flament – Source : letelegramme.fr)
Les commerçants de l’île ont rencontré les élus locaux, mardi soir, pour leur faire part de leurs inquiétudes au sujet de la crise actuelle, notamment au sujet des traversées avec le continent.
Mardi soir, en vue d’une concertation, l’Union des commerçants de Palais (UCP) invitait l’ensemble des commerçants de Belle-Île à rencontrer les élus locaux et la direction de l’office de tourisme sur le parking de l’agence de location Driv’in Belle-Île pour leur faire part de leurs inquiétudes, rassembler les questions, les souhaits et les attentes des acteurs économiques de l’île.
« Lors de cette crise, nous avons souffert d’un manque d’informations, de rumeurs ou d’infos toxiques qui ne peuvent que nous inquiéter sur les choix faits par les élus. Pour sortir la tête de l’eau, que l’été se passe au mieux, il s’impose d’aller tous dans le même sens », a introduit Christophe Germain, représentant l’UCP, avant de donner la parole aux élus.
Le bateau, sujet clé
Pour que les clients fassent vivre les entreprises, il faut d’abord qu’ils arrivent et la gestion des transports maritimes par la compagnie délégataire cristallise le mécontentement général. Interrogés sur les choix faits de la fréquence des traversées et du nombre de passagers, les élus ont expliqué vouloir les augmenter de façon progressive en tenant compte des réalités sanitaires et de la certitude de garantir la protection tant des îliens que des visiteurs.
Ils précisent que les chiffres, qui circulent de façon aléatoire et non vérifiable, sont susceptibles d’évoluer en fonction des impératifs sanitaires. « Nous n’avons pas toutes les cartes en main. Si nous pouvons demander, et nous le faisons, rassurez-vous, le choix final appartient à la région, gestionnaire du transport et propriétaire des bateaux, au préfet qui s’adapte aux demandes du gouvernement… » Bref, d’un côté comme de l’autre, on a l’impression de subir plus que de pouvoir agir vu la complexité de cette crise.
La grogne monte
De nombreux commerçants remontent des informations de leurs clients, qui se plaignent du mauvais accueil et de l’absence de service client de la Cie Océane : passages annulés sans être prévenus pour les uns, refus de réservation pour les autres, même pour des professionnels qui travaillent sur l’île, réflexions désagréables tant en ligne qu’aux guichets… Certains se sont même entendus dire qu’il n’y aurait pas de passage pour eux avant septembre, et encore… « Nous qui sommes habitués à recevoir des clients pourrions peut-être les conseiller pour un peu de formation ? Visiblement, accueillir et satisfaire le client, ça n’est pas une priorité pour la Compagnie », propose une hôtelière avec un brin d’humour.
Et l’approvisionnement ?
Vu la diminution des rotations, les marchandises arrivent au compte-gouttes, les transports par la TMC impliquent un surcoût difficile à surmonter pour des entreprises déjà mises en difficulté. Dans l’autre sens, des produits de l’île ont du mal à être exportés.
C’est aussi le cas des animaux d’élevage, ce qui impacte durement les agriculteurs. Les élus assurent qu’ils vont amplifier les négociations pour apporter des solutions rapides.
Par ailleurs, les commerçants s’insurgent contre « les quelques énergumènes qui s’ingénient à faire de l’ostracisme sur les réseaux sociaux. La guerre « anti-Parisiens », largement relayée par les médias visuels ou écrits en France et à l’étranger, n’arrange sûrement pas l’image de l’île et les remontées critiques de nos clients nous le prouvent. Nous sommes obligés de redoubler de persuasion pour leur expliquer qu’ils sont les bienvenus dans cet endroit magnifique, s’ils respectent les règles sanitaires bien entendu ».
En conclusion, professionnels et élus réunis souhaitent tous que la reprise des activités soit, dans l’intérêt de tous sur l’île, la plus sécurisée et la plus prompte possible. Sans commerce, pas d’emplois, sans emplois, pas d’économie, et à plus long terme, ce seront des départs en cascades et des familles qui seront obligées de quitter l’île. Alors ils sont prêts à se « faire entendre, fort », à faire reconnaître leur « particularité insulaire ». « Marre de subir. Si nécessaire, nous sommes prêts à agir… Cette crise ne fait que mettre en avant notre frein essentiel : la continuité du territoire, pieds et poings liés au délégataire qui impose horaires et tarifs prohibitifs pour tous. Il faut que ça change ! »
Source : article publié par le journal sur letelegramme.fr)